La philosophie occidentale fait de la distinction entre le mental et le physique un problème séculaire qui nourrit nombre de spéculations sans véritablement trouver de solution. D’un côté il y a le monde physique et, de l’autre, le monde de l’esprit. Cette séparation posée est devenue une des plus grandes pourvoyeuses de théories métaphysiques. Aujourd’hui, le point de vue justifiant cette séparation – et qui est le plus répandu chez les philosophes – consiste à postuler l’existence de propriétés mentales. Ces propriétés, du fait de leur caractère irréductible, se distingueraient des propriétés physiques . Mais l’esprit trouve-t-il sa place dans cette ontologie dualiste ? Si oui, n’ajoute-t-on pas du mystère à cette distinction entre mental et physique ?
La réalité du mental
Nier l’existence de nos expériences de conscience, c’est-à-dire ne pas considérer sérieusement d’un point de vue ontologique le caractère qualitatif des expériences que nous faisons en étant conscient (la sensation de rouge, l’écoute d’une sonate, ce que nous ressentons en plongeant une main dans l’eau froide, l’odeur d’une bergerie, le goût du petit pois croqué cru, etc.) est une position que nous pouvons soutenir mais qui exige de produire un argument contre l’évidence de ce que l’on peut ressentir du matin au soir. L’argument se fonde sur l’idée que les sensations – auxquelles on peut ajouter également les pensées – sont des manifestations d’événements qui se produisent dans l’organisme et qui génèrent inévitablement une illusion. L’expérience de conscience comme « produit dérivé » du cerveau, sécrété par son activité neurale, n’a, selon cette thèse, non seulement aucun pouvoir causal mais entretient un univers intérieur peuplé d’images, de sons et autres sensations qui fait croire au sujet que tout cela existe dans son flux de conscience – cette illusion étant elle-même une pensée produite par le cerveau !
Difficile à manier, l’argument épiphénoméniste au sujet du mental[1] – argument qui soutient que les phénomènes mentaux se surajoutent aux interactions neurales mais n’entrainent aucune influence sur ce même fonctionnement neural –, nous ne pouvons pas en faire grand-chose. Pas plus que nous pouvons prendre en considération le point de vue éliminativiste[2] qui nie la réalité concrète du mental.
Considérons donc pour acquise la réalité du mental.
Les propriétés mentales
A propos du mental on dit que les personnes conscientes ont des états mentaux. Les philosophes les ont même classés. Ces états sont subjectifs (René est conscient d’avoir mal à une dent), intentionnels (René souhaite aller chez le dentiste), rationnels (René se souvient du dernier praticien qu’il qualifie d’ « arracheur de dents » et recherche un autre praticien dans l’annuaire) et on soutient qu’ils permettent de faire des choix libres. Les états mentaux incluent également des représentations ajustées au monde, d’autres qui sont imaginaires ainsi que toutes les croyances, les perceptions, les désirs, les émotions. Tous ces états mentaux sont des propriétés mentales, c’est-à-dire des manières dont sont les individus à certains moments, et ces manières d’être se rangent dans la catégorie du mental.
Ranger ce type de propriétés sous la catégorie du « mental » n’empêche pas la grande majorité des philosophes de se réclamer du matérialisme – au moins dans son acception minimale qui considère que tout ce qui peuple l’univers est un genre fondamental de particules, ultimes constituants de la réalité, et qu’elles sont toutes physiques ; autrement dit que les constituants du monde sont d’une seule et même substance et que cette substance est physique. Cela conduit au point de vue qu’il y a deux types de propriétés dans le monde : des propriétés physiques et des propriétés mentales.
A partir de là, il y a une idée qui peut nous sembler facile à comprendre, c’est celle qui soutient que certaines choses comme une boule de billard ou un être humain comme René ont des propriétés et que ces propriétés sont des propriétés physiques : la boule de billard est ronde, René mesure 1, 80 m, se nourrit de glucides, de protides et de lipides, etc. En revanche, il y a une idée beaucoup plus difficile à comprendre, c’est celle qui soutient qu’une chose entièrement physique, comme l’est René, a des propriétés mentales comme éprouver une douleur ou penser, croire, vouloir, réfléchir, douter, etc. Toutefois, même si c’est difficile à comprendre, ce dont René a la certitude c’est que lorsqu’il pense, il pense ; ou que lorsqu’il a mal, – ça fait mal – c’est immédiat (il n’a pas besoin de passer par une observation et une inférence pour le savoir) et c’est indubitable. Indubitable oui, mais bien mystérieux si René est un être matériel de l’espèce homo sapiens. Moins mystérieux sans doute, si René est une entité immatérielle, une âme par exemple. Toujours est-il que par opposition aux propriétés physiques, les propriétés mentales sont donc internes et privées, alors que les propriétés physiques sont externes et publiques.
Pour résumer, le réalisme à propos du mental – que l’on soit un être matériel ou immatériel – selon un grand nombre de philosophes, exige :
(i) l’existence de propriétés mentales qui nécessairement
(ii) entretiennent un certain lien avec les propriétés physiques.
En effet, si dans le cas d’un être immatériel, les propriétés mentales n’étaient en rien reliées aux propriétés physiques de cet être elles pourraient affecter n’importe quel organisme. S’ouvre alors ici pour ce dualisme le problème de l’interaction. Dans le cas d’un être matériel, le lien entre les propriétés mentales et physiques génère un tout autre problème, c’est celui de la pertinence causale de ces propriétés[3].
Le dualisme des propriétés
Pour une très grande majorité de philosophes[4], le dualisme cartésien des deux substances ne constitue plus aujourd’hui le cadre ontologique à l’intérieur duquel le problème de la relation entre le mental et le physique se pose. Cela n’a cependant pas toujours été le cas. Etre dualiste des propriétés s’est longtemps reposé sur le dualisme des substances. Aujourd’hui, que le dualisme des substances n’est plus le standard, il s’agit de concilier deux points de vue pour le moins difficile à comprendre : le monisme des substances et le dualisme des propriétés.
Alors que le dualisme cartésien, en séparant les deux substances, rejette, en quelque sorte, l’esprit hors de la science. Le projet matérialiste contemporain cherche à avaler l’esprit dans la réalité physique dont il avait été initialement exclu.
Le dualisme, celui des substances comme celui des propriétés exprime l’existence de deux types de réalités : une réalité physique et une réalité mentale. On peut donc dire qu’il existe des propriétés physiques et des propriétés non physiques. N’avons-nous pas tendance, en effet, à comprendre « non physique » lorsque l’on parle du mental ? Conceptuellement, une propriété non physique est la propriété d’une chose non physique. Autrement dit, une propriété physique ne peut être possédée que par une entité physique.
Si je pense que je suis une entité entièrement matérielle alors tout changement qui se produit en moi est un changement physique. Si je deviens triste à l’annonce de la disparition d’un ami, ce changement en moi, cet abattement est un changement physique qui doit trouver son explication dans une modification dans une partie de mon cerveau. En revanche, si je suis une entité immatérielle, l’explication physique de la souffrance psychologique ressentie à l’annonce de la disparition de mon ami n’en sera pas une. Même si l’on procède à l’investigation la plus profonde dans mon cerveau, jamais nous ne trouverons ce qui peut expliquer cette pensée. Ici, le fonctionnement du cerveau ne compte pas car il est inconcevable que cet organe puisse produire la pensée. En effet, pour le dualiste des substances aucune chose matérielle ne peut penser. Si les personnes humaines sont des substances mentales elles ne peuvent donc pas avoir de propriétés physiques (avoir un poids, une taille, etc.). Mais le dualiste contemporain des propriétés croit, lui, que les propriétés mentales peuvent être possédées par des entités physiques.
Pour fonder sa métaphysique, le dualiste des propriétés a recourt à une variété de liens entre le physique et le mental, car voulant demeurer matérialiste il a besoin d’arrimer les propriétés mentales au substrat physique. C’est compliqué, c’est très technique. Cette dépendance des propriétés mentales sur le substrat est marqué par le fait qu’elles peuvent être réalisées par ou encore survenir sur des propriétés physiques. Bref, elles sont, des propriétés de propriétés physiques. On dit aussi qu’elles sont des propriétés de second ordre. Toujours est-il que ces propriétés mentales ne sont pas des propriétés non physiques. Seules les propriétés mentales se référant à une substance non physique sont des propriétés non physiques. A moins qu’elles ne soient pas réalisées par ou ne surviennent pas sur des propriétés physiques. C’est ce que défend David Chalmers pour qui il existe des mondes physiquement identiques au nôtre mais dans lequel votre contrepartie est un zombie – un être identique à l’atome prêt de l’être humain que vous êtes – qui ne ressent rien, autrement dit qui n’a pas de propriétés mentales. Autrement dit, pour Chalmers, la conscience serait reliée de façon contingente aux processus et états physiques – et c’est cela qui ferait des propriétés mentales de la conscience des propriétés non physiques. Mais on peut résister à cet argument[5]. Comme l’écrit Peter van Inwagen : il semble « tout à fait évident que si je suis composé entièrement de quarks et d’électrons (ce que je suppose que je suis), alors mes propriétés intrinsèques surviennent sur la distribution de matière et de rayonnement dans l’espace-temps (et cela nécessairement)[6]. »
Il existerait ainsi deux sortes de propriétés mentales : les unes seraient non physiques (ne surviendraient pas logiquement sur des propriétés physiques ou seraient de propriétés d’entités non physiques) et les autres – marquées du sceau de l’irréductibilité – seraient des propriétés de la substance physique mais seraient quand même de type mental.
Comment comprendre l’existence de propriétés irréductibles aux propriétés physiques ? Pourquoi ne pas dire que les propriétés mentales sont des propriétés physiques ?
Dans les années 1950, une théorie matérialiste reconnaissant que le mental est quelque chose en nous, soutint que certains types d’états mentaux étaient littéralement identiques à des types d’états du cerveau[7]. Cette identité du mental et du physique (Mind-brain Identity) se comprend alors comme une identité des types de propriétés.
L’identité des types signifie que lorsque nous identifions un état mental de tel ou tel type, par exemple une douleur, cet état est un genre d’activité du cerveau. L’occurrence de douleur n’est alors pas seulement identique à une occurrence d’événement dans le cerveau, mais les deux occurrences sont du même type. Certes, nos concepts d’états mentaux, comme la douleur, sont différents de nos concepts d’états neuraux, mais l’identité des types ne requiert pas l’identité de nos concepts. L’identité est, ici, une identité entre les propriétés. De ce fait, si ressentir une douleur est une propriété de type mental, instancier cette propriété revient à se trouver dans un état de douleur. Maintenant, si cet état est un certain état neural, cela s’explique par le fait que la propriété de ressentir une douleur est identique à une certaine propriété neurale.
Cette théorie soutenait que les événements mentaux sont des événements physiques du cerveau : P = M (M étant un événement mental comme une douleur ou une sensation de goût et P l’événement physique correspondant dans le système nerveux central). Comme il ne s’agit pas d’une vérité conceptuelle, on ne peut pas la connaitre a priori, on postule qu’il s’agit d’une identité théorique comme « eau = H2O » ou comme « chaleur = mouvement moléculaire » et qu’elle ne pourra être confirmée que par le développement futur de la science.
Mais il y a un problème.
Dans Naming and Neccessity[8], Saul Kripke a montré que ces identités sont des vérités nécessaires (bien qu’elles ne soient ni conceptuelles ni a priori), alors que la relation P/M semble, elle, être contingente. En effet, l’identité théorique « eau = H2O » est une identité découverte par la science. Cela signifie que l’eau n’est rien d’autre que H2O. Autrement dit, vous ne pouvez pas avoir H2O sans avoir de l’eau, et vous n’avez besoin de rien de plus que H2O pour avoir de l’eau. H2O est de l’eau, même s’il n’y a personne pour la voir, la sentir ou la goûter. D’ordinaire nous déterminons l’identité de l’eau par ses qualités perceptibles – liquide transparent, sans odeur, sans saveur –, mais ces expériences perceptuelles ne font pas partie de l’eau ; ce ne sont que des effets que l’eau produit sur nos sens. Les propriétés intrinsèques de l’eau, sa densité, sa conductivité électrique, son état solide en dessous de 0°C, etc. sont toutes pleinement expliqués par H2O et ses propriétés. Les propriétés physiques de H2O sont, en elles-mêmes, suffisantes pour l’eau.
Pareillement, si, à la manière dont eau = H2O, M = P, alors P en lui-même, une fois que ses propriétés physiques sont identifiées, devrait suffire pour les propriétés mentales telles que la sensation de rouge, l’écoute d’une sonate, ce que nous ressentons en plongeant une main dans l’eau froide, l’odeur d’une bergerie, le goût du petit pois croqué cru, etc. Cependant, il ne semble pas qu’il en soit ainsi. Il semble plutôt concevable, qu’il puisse y avoir P sans aucune instance de propriété mentale. L’expérience de la saveur, par exemple, semble être quelque chose qui s’additionne et qui est reliée de façon contingente à l’état du cerveau – quelque chose comme un effet plutôt que constitué par l’état du cerveau. Aussi, cette saveur ressentie ne peut pas être identique à un état du cerveau de la même manière que l’eau est identique à H2O. Voilà ce que nous dit Kripke[9].
Retour au dualisme ?
Si l’on considère que l’objection de Kripke[10] est fondée, et que par conséquent l’identité entre les propriétés mentales et les propriétés physiques nous apparaît fausse, le dualisme des propriétés semble alors bien être la seule solution pour le philosophe matérialiste qui estime acquise la réalité du mental.
Mais ne peut-on pas résister à ce dualisme ? Le réalisme à propos du mental requiert-il de soutenir l’existence d’une substance non physique (dualisme des substances) ou d’une ontologie de propriétés mentales irréductibles (dualisme des propriétés) ? Ces deux ontologies sont bien mystérieuses. Comment préférer l’une à l’autre ? On peut pour cela lire des dizaines d’articles – il y a pléthore de stratégies pour justifier l’une ou l’autre des solutions – et l’une comme l’autre peuvent très bien ne jamais satisfaire celui qui soutient le réalisme du mental.
Une telle insatisfaction impose alors un déplacement du travail philosophique. On aimerait détendre cette fameuse distinction entre le physique et le mental. En effet, pourquoi est-ce que le mental devrait former une catégorie spéciale de la réalité ? Les types mentaux regroupent une variété d’états, de conditions, de processus. Ils contiennent une collection bigarrée qui n’a pas vraiment de cohérence interne. Appartiennent à la catégorie mentale par exemple, la peur d’être en retard lorsque nous prenons le train, mais aussi notre croyance que la terre tourne autour du soleil, ou encore une sensation de vertige ressenti en marchant sur un pont, ou tel souvenir d’enfance ou encore l’agacement auditif insupportable d’un crissement de craie sur un tableau noir. De telles différences entre ces évocations mentales nous permettent-elles de postuler une catégorie ontologique spécifique ?
Parfois, une impasse philosophique paraît parce que l’ontologie sous-jacente qui est utilisée, ici les substances et les propriétés, porte en elle quelque ambiguïté. La distinction entre le type mental et le type physique est, pour celui qui soutient que les propriétés sont des universaux, un élément fondamental de la réalité. Lorsque le dualiste des propriétés pose des types mentaux irréductibles dans son ontologie, ne signifie-t-il pas qu’il existe une différence fondamentale de substance dans le monde ? Autrement dit, le dualiste des propriétés peut-il tenir longtemps dans l’espace du monisme matérialiste[11] ?
Et si la vieille terminologie du mental et du physique comme distinction ontologique devenait obsolète, serait-ce pour autant a fin du mental ? Ce n’est pas parce que l’on met en doute l’existence de propriétés mentales universelles que le mental disparaît ! Si, comme le soutiennent les tenants du physicalisme non réductionniste – qui est la position, aujourd’hui par défaut, en philosophie de l’esprit –, chaque phénomène dans l’univers est physique, il devient alors contradictoire d’opposer deux catégories ontologiques. Si les phénomènes mentaux existent – et ils existent ! – ce sont des phénomènes physiques !
Epilogue
Joseph Priestley (1732-1804) qui n’a vraiment pas eu de chance au regard de l’histoire, lui qui isola pour la première fois l’oxygène dans son état gazeux mais qui persista à soutenir la théorie phlogistique (balayée par Lavoisier), écrit ceci :
J’ai tendance à penser que, bien que le sujet soit aujourd’hui hors de notre compréhension, que l’homme ne repose pas sur deux principes essentiellement différents l’un de l’autre que sont le corps et l’esprit et qui ont toujours été décrits comme n’ayant aucune propriété en commun […] Je pense plutôt que l’homme dans son entièreté est d’une composition uniforme, et que la propriété de la perception, aussi bien que tous les autres pouvoirs que l’on exprime en termes mentaux, est le résultat de la structure originale du cerveau.
Joseph Priesltley, Hartley’s Theory of the Human Mind, 1775
Références
[1] On trouve les première traces de la thèse épiphénoméniste chez le naturaliste suisse Charles Bonnet dans son Essai de Psychologie, 1755 : « Des philosophes accoutumés à juger des choses par ce qu’elles sont en elles-mêmes & non par leur rapport avec les idées reçues, ne se révolteroient pas s’ils entendoient avancer que l’ame n’est que simple spectatrice des mouvemens de son corps ; que celui-ci opere seul toute la suite des actions qui compose une vie ; qu’il se meut par lui-même ; que c’est lui seul qui reproduit les idées, qui les compare, qui les arrange ; qui forme les raisonnemens, imagine & exécute des plans de tout genre, &c. » , p. 91. Un siècle plus tard, le biologiste et philosophe anglais Thomas Huxley la soutient dans son article « On the hypothesis that animals are automata and its history » (1894), Collected essays, vol. 1, Cambridge, Cambridge University Press, 2011, p. 199-250. Celui-ci défend l’idée que les êtres humains sont des automates conscients. Les humains apprécient leur vie mentale mais leur comportement n’est déterminé que par des mécanismes physiques. Aujourd’hui, l’épiphénoménisme est une position qui peut résulter de l’impasse de la causalité mentale. On le retrouve également dans certaines analyses de la position de Davidson au sujet de sa thèse de l’anomalisme du mental (cf. B. McLaughlin, « Type epiphenomenalism, type dualism, and the causal priority of the physical », Philosophical Perspectives, 3, 1989, p. 109-135.)
[2] L’éliminativisme part d’une idée très restrictive du matérialisme qui considère que la science physique telle que nous la connaissons est susceptible de décrire tous les phénomènes physiques et, avec cela comme hypothèse, en vient à opposer radicalement la catégorie du mental à celle du physique pour finir par éliminer la première. On peut dire que l’éliminativisme comme son cousin l’épiphénoménisme sont des descendants de la césure fondamentale entre les catégories du mental et celle du physique.
[3] Voir dans l’encyclopédie philosophique le problème de la causalité mentale.
[4] Bien que ne défendant pas strictement parlant un dualisme cartésien D. Zimmerman – un exemple parmi d’autres – , dans « From Property Dualism to Substance Dualism », Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Vol. LXXXIV (2010), p. 119-50 peut entrer dans la catégorie des dualistes.
[5] Voir John Heil par exemple, Du point de vue ontologique, trad. fr. Dominique Berlioz et François Loth, Paris, Ithaque, 2011, ch. 20. Je renvoie aux quelques articles de ce blog qui parlent des zombies.
[6] « L’esprit et la causalité », Igitur – arguments philosophiques, Volume 3, n°4, 2011, p. 11.
[7] U. T. Place, « Is Consciousness A Brain Process? », in British Journal of Psychology, 47, 1956 ; H. Feigl, 1958, The Mental and the Physical, trad. fr. Lafon C., Andrieu B., Le “Mental” et le “Physique”, Paris, L’Harmattan, 2002 ; J.J.C. Smart, « Sensations and Brain Processes », Philosophical Review, 68, 1959.
[8] Naming and Necessity, Cambridge, Harvard University Press, 1980, trad. fr. P. Jacob et F. Recanati, La logique des noms propres, Les éditions de Minuit, 1982.
[9] L’argument de Kripke contre la théorie de l’identité n’est pas le seul. En fait, dès que cette théorie est apparue il s’est produit dans le monde philosophique une sorte d’inquiétude à l’idée que le mental était physique. C’est à partir de là que s’est construit le physicalisme non réductionniste. Dans son article « The Nature of Mental States », Art, Mind and Religion, Pittsburg, University of Pittsburgh Press, 1967, trad. Fr. J.M Roy, in Philosophie de l’esprit, psychologie du sens commun et sciences de l’esprit, Textes réunis pas D. Fisette et P. Poirier, Paris, Vrin, 2002, H. Putnam, par exemple, développe son fameux argument de la réalisation multiple du mental qui se veut funeste pour la théorie de l’identité.
[10] L’argument de Kripke est particulièrement bien présenté et clarifié dans Kripke, référence et modalités, de F. Drapeau Comtim et P. Ludwig, Paris, PUF, 2005, p. 138-153.
[11] S. Schneider, dans « Why property dualists must reject substance physicalism », Philosophical Studies 157, p. 61-76, 2012, soutient que le dualiste des propriétés ne peut pas vraiment revendiquer son physicalisme de la substance ; D. Zimmerman, dans « From Property Dualism to Substance Dualism », Proceedings of the Aristotelian Society, Supplementary Vol. LXXXIV, 2010, montre qu’il est bien difficile d’être dualiste et matérialiste de la substance.